Les séances d’Analyse de la Pratique avec le Déplacement dans l’Imaginaire (APDI) se déroulent en cinq temps clairement définis lors de la première séance avec le groupe :
Le temps du récit
Librement et, si possible, sans notes, un participant va présenter oralement au groupe un cas qui le questionne ou qui lui a posé problème. Cela sous-entend que l’on prendra le temps nécessaire pour qu’une situation puisse venir se déposer dans le groupe. Toute situation professionnelle peut être accueillie dans ce cadre, même s’il s’agit essentiellement de travailler sur des situations qui mettent en jeu le professionnel et les personnes dont il a la charge. Afin d’éviter de faire de l’analyse de situation (ou étude de cas), l’intervenant aidera le narrateur à venir se focaliser sur une vignette c’est-à-dire sur un temps précis où il s’est passé quelque chose, souvent chargé émotionnellement, entre lui et un ou plusieurs autres. Cette première présentation se fera, si possible, sans interruption des autres participants.
Le temps de la focalisation
Il s’agit donc d’une reconstruction d’un événement vécu par un participant dont chacun va se faire une représentation. L’idée est, qu’à partir d’une parole dite, on puisse se faire « son propre film » et ainsi repérer les éléments manquant à sa vision et à sa perception de l’histoire. Chacun pourra ainsi poser des questions afin de mieux comprendre la situation relatée et commencer à laisser libre court à son imaginaire. Toutes les questions factuelles concernant la vignette sont les bienvenues, mais le(a) narrateur (trice) reste libre d’y répondre ou pas). L’intervenant veillera à ce que les questions restent le plus possible centrées sur la vignette afin d’aider le(a) narrateur(trice) à faire ressurgir à la surface ce qui avait pu être oublié dans le premier temps du récit.
Le temps de l’imaginaire
Chacun pourra alors reconstituer l’histoire sur une autre scène (mythe, conte, fable, BD, film, chanson..). Pourra ainsi se développer un ou plusieurs scénarios qui vont ensuite s’enrichir, nourri par l’imaginaire de chacun. Cela permet de refroidir la situation grâce à cette prise de distance qui a pour but aussi de protéger le(a) narrateur(trice). Chacun pourra ainsi proposer ses hypothèses explicatives de ce qui a pu se jouer entre les différents personnages inventés et en particulier, bien sûr de celui qui représente le(a) narrateur(trice). Il est très important, pour qu’un climat de confiance puisse se développer, que chacun parle de sa place, évite tout processus de projection et respecte la parole de l’autre. L’intervenant est le garant de cette qualité d’écoute et du respect de la parole de l’autre.
Le temps des scénarios possibles
L’idée est d’imaginer des suites de scénarios possibles à partir des déplacements trouvés-crée par le groupe. L’idée est d’éviter la répétition ou le sentiment que l’on va dans le mur sans possibilité de l’éviter. L’ensemble du groupe pourra proposer des suites possible du ou des de scénarios développés et ouvrir ainsi des pistes possibles de changement.
Le temps du bilan
En commençant par le narrateur, ceux qui le désirent, vont être invités à exprimer leurs ressentis à la fin de la séance. L’idée est que l’on puisse parler de ce que l’on vient de vivre et de l’effet produit sur soi, tant sur le plan psychique que sur le plan émotionnel, voire corporel. On a ainsi l’occasion, in situ, de se familiariser avec la prise de conscience et la verbalisation de son ressenti, si important pour permettre de se désintriquer des situations professionnelles difficiles.